Les marcheurs tome 1 : génèse de Denis Labbé

 

« Cueillie par le projecteur, une horde de visages hâves, déformés et ensanglantés, se tournait monstrueusement dans notre direction au milieu d’une marée de bras tentaculaires auxquels pendait ce qui ne pouvait être que des débris de treillis, de vêtements médicaux et de chair humaine. Pourtant, ce qui m’avait retourné, ce n’était pas cette vision cauchemardesque, mais le fait que j’étais capable de mettre un prénom sur ses traits émaciés.

-Ce… Ce sont… mes élèves, parvins-je à articuler. Mes élèves. »

Synopsis :

Que faire lorsque le monde s’écroule autour de vous et que vous devez échapper à la mort ? Lors d’un voyage scolaire au camp de travail du Struthof, une expérience nazie refait surface et déclenche une épidémie. Pris au coeur de cette catastrophe, Louis Fleckinger, professeur d’histoire, essaie de sauver un groupe d’élèves afin de les ramener auprès de leurs parents. Mais la route va être longue.

Quelques petites infos :

  • Editeur : Rebelle éditions
  • Paru en : 2017
  • Nombre de pages : 228

Mon avis :

      Bon, autant être clair tout de suite, c’est une histoire de zombies plutôt classique. Mais ici le travail de l’auteur est vraiment intéressant.

D’abord, l’histoire démarre avant que l’épidémie ne se déclare et pour une fois c’est appréciable de ne pas débarquer dans un monde apocalyptique tout de suite. Il y a tout une chronologie que l’on suit et découvre avec les prises de décisions parfois difficiles et les incertitudes du feu de l’action qui ne nous permettent pas (ou pas toujours) de deviner ce qui va arriver. On a aussi toute la progression de la compréhension, de la fuite, des efforts de l’armée pour contenir l’épidémie, l’apprentissage de la survie face à tout ça qui nous permet de nous immerger complètement dans cette « aventure ».

Ensuite, on a un personnage principal qui a déjà un certain âge et qui nous change des adolescents ou jeunes adultes dont les réactions sont parfois un peu exagérées ou encore immatures. Mieux encore, l’auteur respecte totalement son personnage, son caractère et surtout son métier puisqu’il s’agit d’un professeur d’histoire passionné par la seconde guerre mondiale. Et tout au long du récit on a vraiment des anecdotes ou des passages historiques qui ajoutent parfois quelques longueurs mais qui collent tellement bien au personnage que pour moi ça a très bien fonctionné.

Dès les premières pages on apprend que pour Louis Fleckinger, tout ça s’est déjà produit. Il se trouve bien après le début de l’épidémie, à écrire dans un carnet tout ce qui lui est arrivé depuis cette fameuse sortie scolaire. Régulièrement au cours du récit on retrouve des petites parenthèses que fait le narrateur pour exprimer ses regrets, ses doutes et on sent qu’il a fait du chemin depuis ces premiers évènements. Ça apporte à l’histoire un côté plutôt sombre parce du coup on sait que tout ne va pas bien se passer. Or, si j’ai été un peu perdue au milieu de tous ses élèves, je me suis quand même beaucoup attaché à certains personnages. On est donc facilement entraîné dans l’histoire.

Ce que je reprochais souvent aux histoires de zombies, c’était bien leur crédibilité. Ici, la question ne se pose même pas tellement tout paraît réel. C’était d’ailleurs parfois un peu trop avec le professeur qui perd pied trop souvent à mon goût et que j’avais bien envie de baffer pour lui remettre les idées en place ! En ajoutant les quelques petites longueurs qu’on retrouve çà et là, c’est ce qui me fait passer à côté du coup de cœur.

Chapeau quand même au travail de l’auteur qui m’a totalement fait oublier ma déception de Omnia (écrit par le même auteur) !

Ma note :

8/10

3 réflexions sur “Les marcheurs tome 1 : génèse de Denis Labbé

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